Article de Pierre-André Normandin. Le Soleil.
Québec déplore voir Lévis pelleter son problème de transport en commun dans sa cour. Surpris d’apprendre que le transporteur lévisien pourrait cesser dès juin de desservir la colline parlementaire, le maire Labeaume souhaite s’entretenir avec la mairesse Roy Marinelli de l’impact sur le Réseau de transport de la Capitale (RTC).
« Rien ne se perd, rien ne se crée. S’il y a une économie d’un million de dollars à Lévis, ça coûte un million de plus ici », a souligné Régis Labeaume, lors d’un point de presse jeudi matin. Mais voilà, son administration ignorait tout d’une possible réduction de service à la Société de transport de Lévis (STL).
Rappelons que le transporteur de la Rive-Sud envisage à partir de juin de faire descendre à l’Université Laval tous ses passagers traversant quotidiennement le fleuve, évitant ainsi de voir ses autobus rouler vides sur de longues distances. Mais du coup, le RTC verrait son achalandage augmenter de 1000 passagers du jour au lendemain, engorgeant le réseau du Métrobus.
« On a l’obligation de les transporter. On ne peut pas les laisser sur le bord du chemin », a ironisé le maire.
« Surpris », M. Labeaume, qui pesait ses mots devant les journalistes, n’a pas caché son irritation, disant espérer un entretien sous peu avec son homologue. « J’ai à coeur les bonnes relations avec Lévis, mais celle-là est compliquée. On ne peut pas dire que c’est un cadeau. La mairesse ne m’a jamais parlé de ça ».
En fait, les présidents des deux transporteurs se sont déjà parlé au téléphone de la réduction de service, mais ne se sont pas encore rencontrés formellement à ce sujet. Le conseiller Raymond Dion, à la tête du RTC, a rencontré le maire Labeaume jeudi matin pour l’informer du dossier.
L’administration Labeaume est d’autant plus surprise qu’elle a appuyé Lévis dans ses revendications auprès du gouvernement provincial pour un meilleur financement de son transport collectif. De plus, la mairesse Roy Marinelli est partie prenante du comité sur la mobilité durable, ce groupe de travail mis sur pied voilà un an afin de revoir le transport en commun dans toute la région.
Afin d’améliorer le financement du transport collectif sur la Rive-Sud, Labeaume serait prêt à lui laisser imposer une taxe de 1,5 ¢ sur l’essence comme le permet le gouvernement dans son dernier budget. Mais pour l’instant, une telle taxe devrait être imposée à toute la région métropolitaine, ce à quoi s’oppose Régis Labeaume.