Article de Marc Saint-Pierre. Le Soleil.
Mauvaise nouvelle pour le usagers du transport en commun Lvis, comme pareil date l’an dernier, la Société de transport de Lévis annonce une hausse de ses tarifs.
Prise dans la purée de pois financière, la Société de transport de Lévis (STL) sonnera au gouvernement avec plus d’insistance que jamais pour récupérer la totalité. de la surprime de 30 $ que les automobilistes lévisiens paient pour le transport en commun.
« à peine 50 % des sommes perçues annuellement par la SAAQ via le fonds d’immatriculation reviennent sur le territoire. La situation a assez duré, Il faut que ça arrête » a indiqué la présidente de la STL, Danielle Roy-Marinelli, lors d’un point de presse, hier.
« Comme premier moyen d’action, nous solliciterons, à partir d’aujourd’hui (hier), la population de Lévis, afin qu’elle se mobilise pour la survie de son transport en commun. à cette fin, une pétition circulera auprès de note clientèle, et de notre population, afin de supporter les efforts de notre société dans sa démarche auprès du gouvernement du Québec pour une redistribution équitable du 30$ », a-t-elle précisé, soulignant que la STL a l’appui du Cégep Lévis-Lauzon et de la Chambre de commerce.
1 millions $ perdu
C’est de fait 1 million $ par an qui ne revient pas sur la Rive-Sud, selon les calculs de la STL. C’est le transport en commun à Québec qui hérite de la somme, même s’il n’y a pas cet effet de débordement qu’avait imaginé le ministre Claude Ryan au moment de lever la taxe, en 1992. Pour Mme Roy-Marinelli, cette surprime est en l’espèce un « détournement de fonds innommable ». « Il est temps que la formule de partage soit modifiée et qu’elle s’applique (ici) comme elle l’est pour le financement du transport en commun dans les sociétés de Saguenay, Sherbrooke, l’Outaouais et Trois-Rivières qui, elles, reçoivent 100% des sommes perçues auprès des automobilistes de leur territoire » a martelé la présidente de la STL.C’est que plus ça va, plus la marge de manoeuvre de la STL s’amenuise, ellequi, à l’instar des autres membres de l’Association du transport urbain duQuébec (ATUQ), est aussi en attente du cadre financier promis par le gouvernement Charest. Et, cerise sur le gâteau, la STL doit en outre compter avec la hausse des coûts du carburant. Lévis fait historiquement avec les moyens du bord, jusqu’à « rajeunir » sa flotte de 15 ans d’âge en moyenne en achetant des autobus laissés-pour-compte par d’autres sociétés d’Amérique du Nord. Et c’est la présidente en personne qui répond aux plaintes des usagers. C’est aussi le direceur général, Mario Sirois, qui fait l’entraînement des nouveaux chauffeurs.
La limite est atteinte
Des propos des dirigeants de l’entreprise, il est ressorti que le serrage de ceinture a toutefois atteint sa limite ces semaines-ci, au moment de rédiger le budget 2005. Le conseil d’administration du transporteur lévisien n’a pas eu le choix de déposer un budget, pour la première fois de son histoire, Mme Roy-Marinelli dixit, comportant un manque à gagner de 387 000$. Ceci, même après la comptabilisation des hausses de contribution de 186 000$ et de quelques 3 000$ présentés respectivement à la Ville de Lévis et la municipalité de Saint-Lambert.« Nous sommes confiants que notre demande auprès des instances municipales soit acceptée en raison de l’importance qu’occupe de plus le plus le transport en commun et adapté à notre territoire », a noté la président de la STL. « En fait, le nombre de déplacements a augmenté de 21 % au cours de 10 premiers mois d’exploitation en 2004. C’est un bond exceptionnel et nous avons toutes les raisons de vouloir poursuivre l’amélioration de nos services, compte tenu de la réponse aussi positive de notre population », a-t-elle ajouté, rappelant que le transport en commun était apparu comme la préoccupation numéro un, à l’occasion de l’exercice de planification stratégique de la Ville de Lévis en 2003.
Pour le dg Sirois, pas question non plus de stopper la STL dans sa lancée, elle qui va accroître le service le vendredi soir et le samedi, en journée, dans les quartiers de Saint-étienne, Breakeyville, Saint-Nicolas et Saint-Rédempteur, à compter de janvier. Pour Mme Roy-Marinelli, il est clair que la pétition ayant trait au 30 $ ne sera pas déposée « bien gentiment » par le milieu lévisien qui rentrera ensuite chez lui. « Il y aura crescendo dans nos interventions », a-t-elle assuré, sans dévoiler sa stratégie.