Article de Marc Saint-Pierre. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Le gouvernement du Québec souhaite toujours que le chantier naval des Industries Davie puisse trouver un acheteur et que le démantèlement des installations soit évité. « Nous avons prêté 2 millions$ dernièrement à l’entreprise afin que ce soit plus facile de vendre le chantier d’ici le 31 décembre. Le fédéral a fait sa part et le syndic aussi, S’il n’y a pas d’offre, on s’assoira après les Fêtes pour revoir la situation », a indiqué, hier, Michel Rochette, porte-parole du ministre du Développement économique et régional et de la Science, Michel Audet.
« L’échéance du 31 décembre que nous avons mise ne signifie pas que ce sera la fermeture immédiate le 1er janvier et qu’on procèdera au démantèlement tout de suite », a-t-il ajouté. M. Rochette a rappelé que les gouvernements avaient déjà injecté des centaines de millions de dollars dans l’entreprise depuis plusieurs années.
Pour sa par, Investissement Québec, qui relève du ministre Audet, n’avait que peu de commentaires à formuler sur la possibilité de plus en plus sérieuse que le chantier des Industries Davie soit rasé. « C’est la responsabilité du syndic de décider du sort du chantier naval. S’il n’y a pas un acheteur, une décision devra être prise », a commenté, sans plus, hier, la porte-parole d’investissement Québec, Josée Béland. Le bras financier du gouvernement du Québec a garanti une marge de crédit de 20 millions $ à la Davie pour les travaux de près de 70 millions$ pour la conversion du navire Midnight Express.
Advenant la possibilité de trouver un acquéreur, le syndic entend procéder à la liquidation de l’entreprise le printemps prochain. Le plan B concocté par le syndic à la demande du ministre Audet prévoit la démolition de tous les bâtiments, ateliers et la dépollution des terrains en vue de leur vente à des fins résidentielles. La cale sèche qui a été rénovée par le gouvernement fédéral au coût de 10 millions$ ne pourra plus être utilisée. En début de semaine, le président du syndicat, Richard Gauvin, avait déploré le peu d’appui du gouvernement Charest pour relancer le chantier naval et éviter son démantèlement.
Malgré l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de l’entreprise, le syndic Patrice Van Houtte demeure confiant d’obtenir en janvier un engagement ferme d’armateurs grecs pour construire à Lévis des navires en série. Toutefois, il reste peu de temps au syndic pour conclure une transaction si transaction. Après trois années de gestion du chantier en faillite, la caisse de l’entreprise est presque à sec forçant ainsi le syndic à procéder bientôt à la liquidation.
Pour l’heure, la solution qui permettrait de générer le plus de revenus pour les créanciers est celle de la vente des terrains après décontamination à des fins résidentielles.