Article de Aude Malaret. Le Journal de Lévis.
Face au développement immobilier, le Quartier Élévation, à Saint-Nicolas, les résidents de la rue de l’Aquifère et des voies alentours se mobilisent pour que le projet de 6 immeubles de 6 à 14 étages soit revu afin de mieux s’intégrer à ce secteur unifamilial.
C’est avec beaucoup d’inquiétudes que les habitants du quartier voient se dessiner un projet résidentiel de plus de 400 unités locatives au bout des 400 mètres de la rue de l’Aquifère.
Après avoir signifié leurs craintes dès 2019 à la Ville de Lévis, les résidents sont intervenus à plusieurs reprises lors des conseils municipaux ces derniers mois, ont formé un comité, ont fait circuler une pétition qui a recueilli 446 signatures et s’apprêtent désormais à recourir aux services d’un avocat afin de s’assurer que les lois et les règlementations en vigueur ont été respectées
En réponse à leurs sollicitations, la municipalité a tenu une séance d’information le 15 avril dernier à laquelle les résidents du quartier seulement pouvaient participer. Malgré cette rencontre, les citoyens impactés par ce projet affirment ne pas avoir été entendus et déplorent que leurs demandes restent sans réponse.
« On demandait une séance de consultation où on allait pouvoir apporter des solutions collaboratives », regrette Jean Laflamme, porte-parole du comité citoyen et résident de la rue de l’Aquifère.
« La séance d’information ne vient pas répondre aux questions que nous avions. Ça vient juste donner de l’information qu’on connaissait déjà », ajoute un autre membre du comité, Mathieu Dufour.
Maintenir le caractère unifamilial du quartier
Si les résidents du quartier disent ne pas s’opposer au projet, c’est contre sa forme actuelle que sont dirigées leurs récriminations alors que le futur ensemble sera situé dans un secteur de maisons unifamiliales : la hauteur des bâtiments, le déboisement et l’augmentation de la circulation sur un accès unique, la rue de l’Aquifère, ce qui poserait des problèmes de sécurité, estiment-ils.Considérant que la hauteur est directement proportionnelle au nombre d’habitations, le comité demande le nombre d’étages soit «réduit au maximum pour limiter le nombre d’habitations et donc le nombre de véhicules qui passent dans la rue».
« Il y a eu énormément de questions posées. Chaque fois, la Ville revient sur le fait qu’elle a respecté les lois et la règlementation en place. En aucun cas, ils ont pris en considération nos préoccupations. Pour eux, ça ne change rien dans un contexte où ils respectent la loi et la réglementation. On nous l’a répété à maintes reprises », partage Mathieu Dufour.
Une qualité de vie menacée
Il déplore que «la Ville ait clairement fermé la porte sur la possibilité d’obtenir un deuxième accès, ce qui aurait limité le nombre de véhicules». Avec 1 200 à 1 600 véhicules par jour qui emprunteraient la rue de l’Aquifère, c’est leur tranquillité et leur vie de quartier que les résidents craignent de perdre. Pour le comité, le trottoir promis par la Ville comme solution de mitigation est loin de répondre à leurs demandes.« On a demandé à la Ville de s’engager, de prendre des mesures concrètes pour amoindrir les impacts du projet, mais elle refuse de le faire », dénonce le comité.
Si les résidents savaient que leur quartier se développeraient, pour eux le problème reste la localisation du projet. «L’enjeu est de passer à travers un quartier de maisons unifamiliales pour l’atteindre, alors que la Ville parlait d’une densification à proximité des axes routiers», expriment-ils.
« Actuellement, c’est comme si c’était le monstre au bout du quartier. Ça n’a pas sa raison d’être situé là, croit le comité. Il y a une vie de quartier. Les gens sont présents. Quand on sort le soir après le souper, les gens marchent, promènent leur chien, font du vélo avec leurs enfants. Mais ça ne sera plus possible sur la rue de l’Aquifère à partir du moment où il va y avoir un grand volume de voitures. »