Article de Isabelle Mathieu. Le Soleil
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Dans la grande région de Québec, seules les villes de Lévis et de Montmagny disposent d’installations pouvant traiter les eaux usées générées par l’industrie du gaz de schiste.
Pour Lévis, pas question de traiter les eaux usées provenant des activités de forage et de fracturation hydraulique à ses installations municipales. « Les installations d’épuration des eaux municipales ont d’abord été conçues afin d’effectuer le traitement biologique des eaux usées, majoritairement domestiques, et non pour traiter des eaux contenant des produits chimiques », rappelle la Ville.
Traiter les eaux industrielles provenant des forages va diminuer les capacités résiduelles de traitement des infrastructures municipales et pourrait nuire au développement futur de la ville, souligne Lévis.
« Le gouvernement demande au milieu municipal d’intervenir afin de débusquer le propriétaire de la moindre installation septique non conforme, fait remarquer la Ville de Lévis. Comment expliquer que ce même gouvernement laisse des entreprises pomper des quantités astronomiques d’eau afin d’effectuer des forages, en extraire des boues de forage souillées de contaminants et des liquides de fracturation tout aussi contaminés, sans prendre les mesures responsables afin de s’assurer du traitement de ces fluides industriels. »
La Ville de Lévis réclame que les boues générées lors des travaux de forage soient acheminées vers un endroit privé et non au lieu d’enfouissement municipal.
La municipalité craint les risques d’affaissements de sols ou de séismes qui pourraient être provoqués par les opérations d’exploitation du gaz de schiste. La municipalité veut avoir l’assurance et des « garanties formelles », tant des promoteurs que des ministères concernés, que les forages et la fracturation des puits horizontaux « n’engendrent ni affaissements de sols ni séismes, et qu’en tout temps, la qualité de vie et la sécurité de la population ne seront pas menacées ».
Même si les sismologues se sont faits rassurants, la Ville de Lévis se demande toujours s’il n’y avait pas un lien entre le tremblement de terre de 4,1 sur l’échelle de Richter le 26 juillet dernier à Laurier-Station et les activités de forage et de fracturation de la roche d’où est extrait le gaz de schiste dans Lotbinière.