Radar photo sur l’autoroute 20 : 8400 contraventions en neuf mois

Par | 21 octobre 2010 |

Article de Pierre Pelchat. Le Soleil.

De nombreux conducteurs continuent d’excéder la vitesse permise, même en présence d’un radar photo, selon le premier rapport d’évaluation du projet-pilote sur les radars photo et les caméras aux feux rouges mis en place l’an dernier par le gouvernement québécois.

Sur une période de neuf mois, près de 8400 contraventions ont été remises pour des excès de vitesse mesurés par le cinémomètre photographique installé sur l’autoroute 20, dans le secteur de Charny, non loin du pont Pierre-Laporte. La moyenne mensuelle est de 930, ou environ 30 par jour.

Pour l’ensemble des 15 endroits où on trouve un radar photo ou une caméra aux feux rouges, plus de 62 000 constats d’infraction ont été transmis aux conducteurs fautifs entre les mois d’août 2009 et de mai dernier. Les dossiers traités par le Centre de traitement de la preuve sont encore plus nombreux avec près de 88 000 infractions potentielles.

En Beauce, 1863 constats d’infraction pour excès de vitesse ont été signifiés avec l’aide d’un radar photo mobile qui était utili­sé 45 heures par semaine en moyenne. à Lévis, pas moins de 1260 amendes ont été imposées pour avoir passé sur le feu rouge à l’intersection de la route du Président-Kennedy et du boulevard Wilfrid-Carrier. à Thetford Mi­nes, le nombre de contrevenants est beaucoup moins élevé. La caméra aux feux rouges installée à l’intersection de la route 112 et du boulevard Ouellet a permis d’é­pingler 144 conducteurs, soit une moyen­ne de 16 par mois.

Il semble, par ailleurs, que les infractions pour excès de vitesse auraient pu être encore plus nombreuses compte tenu que plus de 16 % des véhicules qui sont passés près d’un radar photo en mai dernier excédaient la vitesse permise d’un à 10 km/h.

Malgré tout, la présence des cinémomètres photographiques et de caméras aux feux rouges a permis de réduire la vitesse moyenne de 12 km/h. De plus, le bilan présenté mercredi par le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, fait état d’une baisse de 63 % des excès de vitesse, de la presque disparition des grands excès de vitesse et d’une diminution de 83 % des infractions aux feux rouges.

Bien que la période étudiée soit courte, les radars photo fixes ont permis de réduire le nombre d’accidents de 25 % et de 27 % pour les accidents corporels. Quant aux radars photo mobiles, les réductions sont de 24 % pour l’ensemble des accidents et de 35 % pour les accidents corporels.

Les caméras aux feux rouges ont donné de meilleurs résultats, avec une baisse de 63 % des accidents corporels et de 13 % de l’ensemble des accidents. Toutefois, il y a plus de collisions arrière et moins de collisions à angle droit.

Hamad se réjouit
Le ministre Hamad s’est réjoui des données contenues dans le rapport d’étape. «Ce sont des résultats très intéressants. Il y a des portes qui sont ouvertes pour aller plus loin. On a encore des choses à valider», a-t-il commenté, mercredi, au cours d’un point de presse.

Pour sa part, son collègue de la Sécurité publique, Robert Dutil, a dit espérer que «le projet va faire des petits». M. Hamad a précisé que les 15 appareils ont permis d’éviter un décès et une soixantaine de blessés, dont trois gravement, si on compare à la période précédente.

Le ministre des Transports s’est montré particulièrement satisfait du haut degré d’acceptabilité sociale des radars photo et des caméras de surveillance aux feux rou­ges. Un sondage réalisé en 2007 montrait que 8 personnes sur 10 étaient d’accord avec l’utilisation de ces appareils à la condition qu’ils soient installés dans des endroits accidentogènes et que les conducteurs soient prévenus de leur présence.

Par ailleurs, on prévoit que l’ensemble du projet-pilote s’autofinancera sur une période de 18 mois. Le budget initial était de 15,8 millions $.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

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